Campagne "La biodiversité ça se cultive aussi !"
A l'occasion de l'année de la biodiversité, la Ligue de l'enseignement s'associe une nouvelle fois à l'association "Agir pour l'environnement". L’objectif de cette campagne est d’obtenir que les agriculteurs puissent disposer d’un véritable droit à user prioritairement de leurs semences et ainsi remettre en cause l’imposition des droits de propriété industrielle des semenciers, faute de quoi les risques pesant tant sur la biodiversité que sur la qualité des produits comme sur la santé des citoyens seraient aggravés...
Initiée par Agir pour l’environnement et le réseau Semences paysannes, cette campagne milite également pour le droit de ressemer, pour la protection des savoirs traditionnels et la participation des paysans aux décisions sur la biodiversité.
Pendant des millénaires, ce sont les paysans qui ont développé et conservé toute la biodiversité cultivée. Au siècle dernier apparut la profession de semencier, qui a concentré et spécialisé la production et la sélection des variétés agricoles : il est plus rentable de commercialiser en grande quantité une variété « standard », que le paysan doit racheter chaque année, qu’en petites quantités un grand nombre de variétés locales, que le paysan peut réutiliser et adapter à son territoire et à son climat. Avec la disparition des semences paysannes, la biodiversité cultivée est en danger.
Sauvegarder et augmenter la diversité des semences et plants agricoles a non seulement un impact direct sur la biodiversité cultivée nécessaire à une alimentation saine et diversifiée, et à sa reproduction dans des climats de plus en plus changeants, mais également un impact indirect important sur la biodiversité sauvage, car l’agriculture occupe 54 % de notre territoire. Toute uniformisation des cultures conduit à un appauvrissement de la faune, de la flore et des micro-organismes associés.
Or, la biodiversité cultivée se réduit de plus en plus sous l’effet de :
• l’uniformisation des pratiques agricoles intensives et chimiques, qui s’appuient sur l’utilisation de variétés standardisées peu nombreuses,
• la réglementation sur les semences et plants, qui limite fortement la diversité à la disposition des paysans,
• la pression des semenciers industriels, qui tentent d’interdire ou de taxer l’utilisation des semences de ferme, d’interdire les échanges de semences entre agriculteurs et la commercialisation des semences à usage amateur – alors que les textes internationaux les recommandent,
• le manque de moyens des organismes de recherche publique, qui tendent à conserver les vieilles variétés « dans des frigos » sans les cultiver, ce qui ne leur permet pas de co-évoluer avec leur milieu, et le manque de volonté politique pour appuyer leur conservation et leur renouvellement en cultures vivantes dans les fermes.
En cette année mondiale de la biodiversité, n’oublions pas le rôle essentiel des paysans et des jardiniers amateurs dans la conservation et le renouvellement de la biodiversité des espaces cultivés et naturels.
Enfin, le choix de variétés paysannes localement adaptées permet de mettre en œuvre des techniques agricoles économes en intrants et en eau, voire de se passer entièrement d’engrais chimiques et de pesticides de synthèse : il est donc le point de départ d’autres pratiques agricoles, respectueuses de la vie et des milieux naturels.
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